الحصيلة السنوية للأمن الوطني: إحصائيات مكافحة الجريمة بكل أنواعها والتهديدات الإرهابية
Un fait indéniable : une grâce royale a été prononcée en faveur d’un monstre. Qu’il soit espagnol ou marocain ou même venu de Mars, il reste un monstre coupable, et non accusé messieurs !, d’avoir violé 11 enfants marocains innocents. De ce fait, il ne saurait y avoir de grâce. Tout le monde en est conscient, et Sa Majesté le Roi le premier d’entre tous les Marocains. Il a été, il est et restera le dernier rempart contre toutes les formes d’injustices et d’abus contre son peuple et ses enfants marocains. Le communiqué du cabinet royal de samedi l’a solennellement explicité et proclamé haut et fort. Le communiqué d’aujourd’hui dimanche faisant état du retrait de cette grâce le confirme définitivement. Un Roi connu pour son humanité à l’égard des faibles et des démunis, qui passe toute l’année à sillonner le pays pour aller à leur rencontre, qui fait injecter des milliards en vue de leur offrir une vie digne, ne pouvait en aucune manière prononcer une grâce en faveur d’un prédateur voleur de rêves et d’innocence, se rendre compte d’un vise de procédure dans cet octroi et ne pas prononcer son annulation et son retrait.
Ceux qui en ont douté, ou doutent encore sont de deux types d’individus : ceux qui ignorent totalement les procédures qui entourent l’octroi de la grâce par les chefs d’Etat du monde entier, et non seulement celui du Maroc, et ceux qui attendent patiemment la moindre brèche dans la gestion des affaires politiques du pays pour se mobiliser, et essayer de mobiliser les autres pour crier « A bas la Monarchie » ! Dans ce cas précis du monstre Daniel Galvàn, ces derniers, que j’appellerai les refuzniks, ou « les opposants professionnels » puisqu’ils en ont fait un métier, ont été bien servis, et de quelle manière ! Et ce, pour les raisons suivantes :
- Dans toute prise de décision politique, et l’octroi de la Grâce Royale en est une, on distingue les autorités de préparation de la décision, l’autorité chargée de sa validation définitive, et celle enfin qui la met en exécution sur le terrain. A ce niveau, tous les juristes, les politologues et les gens sensés savent que l’autorité chargée de signer en dernier ressort ne peut pas, matériellement et objectivement, être au courant des détails de l’ensemble du processus et encore moins des détails. Dans le cas d’espèce, Sa Majesté ne pouvait en aucun cas connaître l’identité et le cursus criminels de Galvàn, Zaïd ou de Tartempion. De ce fait, les Marocains, touchés dans leur dignité et leur chaire, sont en droit de demander des comptes aux autorités de préparation de cette décision, en l’occurrence une commission composée des représentants de trois administrations prévue dans le Dahir 1.57.387 relatif à la grâce et qui sont : le ministère de la justice, la Cour Suprême, la Direction des Affaires pénales et de la grâce, et le Cabinet Royal. Sachant qu’il y a tout un travail de préparation et de conseil du Haut Commissariat des Prisons de Si Benhachem. On est en droit donc, de nous demander où était toute cette armada de fonctionnaires supposés constituer les garde-fous contre toute décision malencontreuse qui relâchera un monstre dans la nature, sachant qu’une grâce ne saurait faire l’objet d’aucun recours judiciaire ou autre ?! Les membres de cette commission, tous confondus, avaient-il fait leur travail de « conseillers informés des détails de chaque nom de la liste » en faisant l’enquête qu’il fallait sur l’identité et le cursus criminel des candidats espagnols à la Grâce Royale ? Tout porte à croire que non.
- Il reste vrai aussi que la communication officielle sur l’affaire a été déficitaire. Le jour même de l’officialisation de la grâce en faveur du monstre espagnol, des voix se sont élevées sur les réseaux sociaux, puis les sites électroniques, pour dire « non ». La télévision publique marocaine, habituée aux vieux réflexes d’antan, est restée muette par manque de veille et d’éveil, et par incapacité à prendre l’initiative de proposer un plan de communication, incluant la possibilité ou la nécessité de suggérer une enquête, pour informer et les autorités et les Marocains, et désamorcer la situation. Car il était évident que quelque chose d’inhabituelle avait fait grincer le processus de prise de cette décision de grâce. De l’autre côté, celui des autorités, il semble aussi qu’on avait négligé de prendre les décisions qu’il fallait pour communiquer et informer le public sur ce qui était réellement passé dans les arcanes de la commission de préparation des dossiers de la Grâce Royale.
- Il était évident, dans cette trajectoire de déficit de communication, que des Marocains sortent dans la rue pour protester contre ce qu’ils ont considéré comme une décision inique. Certes, parmi eux il y avait de nombreux de ces refuzniks dont j’ai parlé au début, mais les gestionnaires de la sécurité devraient faire la part des choses, et éviter l’affrontement aux fins d’isoler et discréditer les esprits malveillants. Il est vraiment malencontreux de voir sur France24 un jeunot ensanglanté, un professionnel de la contestation celui-là !, crier à ceux qui voulaient bien l’entendre, non pas le fait de gracier un monstre violeur d’enfants, mais les « pouvoirs exorbitants du Roi », un Roi qui n’a fait qu’exercer Ses attributions de chef d’Etat conformément à la constitution comme tous les chefs d’Etat du monde !
- Pour l’heure, le rideau est tombé sur cette affaire par deux communiqués du Cabinet Royal. Celui de samedi 3 août qui a ordonné une enquête approfondie sur les disfonctionnements de l’administration de conception et de préparation d’une telle décision, et en promettant les sanctions qui s’imposent à l’encontre de ceux qui n’avaient pas su apprécier la clémence et l’humanisme d’un Roi constamment mobilisé en tant que rempart contre toutes les formes d’injustice dont peuvent être victimes les Marocains d’aujourd’hui et de demain. Le second, celui de dimanche 4 août vient de clore le débat : Sa Majesté Le Roi prononce le retrait de la grâce accordé au violeur de Kenitra et l’annule définitivement. Des rencontres sont donc prévues entre les ministres de la justices du Maroc et celui de l’Espagne pour étudier les modalités d’application de la nouvelle décision du retrait. Une décision prise conformément au principe du parallélisme des formes qui à ceux qui aiment pêcher dans les eaux troubles qu’ils n’ont qu’à bien se tenir !
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Par B. Bninaich, chercheur en sciences de sécurité à l’Université Hassan I de Settat.